Infirmiers, gynécologues, sages-femmes : la délégation des soins du médecin généraliste en questions.

Fin 2022, près de 6 millions de français ne trouvaient pas de médecin traitant.

Face à une pénurie grandissante de médecins disponibles, l’Assemblée Nationale a adopté l’ouverture d’un accès direct des patients à des “supers infirmiers” ce 19 janvier dernier.

L’objectif de cette mesure ? Gérer un double problème : d’une part, les patients n’étant pas (encore) pris en charge, et de l’autre, la surcharge de travail pour les médecins en exercice.

Faire renouveler une ordonnance, se faire vacciner ou encore obtenir une consultation médicale…dans les zones sous-cotées en médecins, une nouvelle piste donnant le relai aux autres praticiens de santé pourrait être prochainement envisagée.

Quelles spécialités médicales seront concernées ? Quels examens pourront être effectués par les paramédicaux ? 

Une pratique qui s’est démocratisée à l’aune du COVID-19 :

Ce 19 janvier dernier, l’Assemblée Nationale a voté l’ouverture d’un accès direct des patients aux infirmiers en pratique avancée (IPA). Autrement dit, ce texte donnerait la possibilité pour les infirmiers de réaliser certains actes et prescriptions dans un cadre précis.

Alors que les pharmaciens étaient déjà autorisés à vacciner, les sages-femmes, infirmiers, ou encore les kinésithérapeutes seraient désormais susceptibles de venir en renfort des médecins dans les déserts médicaux.

Aujourd’hui, consulter un kinésithérapeute ou un orthophoniste nécessite un premier passage chez son médecin traitant. Or, certaines affections plus urgentes ou graves nécessitent une prise en charge rapide. Dès lors, attendre qu’un médecin soit disponible peut rapidement devenir problématique pour le patient concerné.

Dans ce contexte de tension médicale est née l’idée de “l’accès direct”, autrement dit la consultation auprès d’un spécialiste paramédical sans consultation préalable. Toutefois, le médecin devra toujours être à l’origine de la demande de réorientation vers un collaborateur.

Concrètement, comment cela va-t-il s’organiser ? Quelles spécialités seront concernées ?

Les IPA,  alias “infirmiers en pratique avancée”, détiendront en quelque sorte un statut de “super infirmiers” experts dans un domaine en particulier.

Via un “protocole d’organisation signé avec le médecin” pour les pathologies chroniques, les infirmiers IPA pourront effectuer certains actes tels que les sutures, l’anesthésie locale, ou encore renouveler des prescriptions médicales.

Dans la même logique, le texte renforce le rôle des assistants dentaires, avec un nouveau statut d’assistants en médecine bucco-dentaire. Les pédicures podologues, eux, pourront prescrire des orthèses plantaires, et les opticiens adapter une prescription des ophtalmologues.

Le pharmacien, enfin, pourra pratiquer la vaccination et renouveler les traitements chroniques lorsque le médecin prescripteur n’est pas disponible.

Le mot pour conclure…

Si la décision divise dans le corps médical, les Ordres des infirmiers et des kinés appuient, eux, la proposition de loi. Ils se disent “favorables aux transferts de compétence s’ils ne sont pas synonymes de baisse de la qualité des soins”. Dans tous les cas, cette mesure suscite de nombreux débats dans le corps médical. 

La question de la responsabilité en cas d’erreur médicale, la rémunération des IPA ou encore la formation de ces derniers suscitent la controverse. Toujours est-il qu’un premier essai, temporaire ou non, sera bientôt testé dans le cadre de la loi approuvée à l’Assemblée Nationale.

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